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Se faire du mouron, quelle drôle d'idée...

  • Photo du rédacteur: JO
    JO
  • 5 août
  • 2 min de lecture

Dans la langue française, certaines expressions traversent les siècles tout en changeant subtilement de sens ou de popularité. C’est le cas de l’expression « se faire du mouron », aujourd’hui un peu désuète, mais qui garde un charme pittoresque. Elle signifie «s’inquiéter, se faire du souci », un sens que partagent encore ses équivalents plus modernes comme « se faire des cheveux blancs ». Mais d’où vient donc cette étrange histoire de mouron ?


Se faire du mouron, une expression née au XVIIIᵉ siècle


L’expression apparaît au XVIIIᵉ siècle et devient courante dans le langage populaire du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle. Si elle a quasiment disparu des conversations des jeunes générations, elle reste encore familière à nos aînés ou dans certaines régions rurales.


Qu’est-ce que le mouron ?


mouron blanc
Mouron blanc

Le mouron est une plante annuelle très répandue en Europe. Il en existe plusieurs variétés, aux fleurs rouges, bleues ou blanches. Celle aux fleurs blanches, appelée mouron des oiseaux, était autrefois très prisée… des oiseaux justement ! Ses petites graines constituaient une nourriture idéale pour les moineaux et autres volatiles des campagnes et des villes.


Le métier oublié des mouronniers


le père François, vendeur de mouron en 1905
le père François, vendeur de mouron vers 1900

Jusqu’au début du XXᵉ siècle, le mouron faisait l’objet d’un petit commerce populaire. Dans les rues de Paris, on pouvait croiser des mouronniers : ces marchands ramassaient le mouron dans les champs ou les talus et le vendaient en bottes pour nourrir les oiseaux domestiques. Une scène de vie quotidienne aujourd’hui disparue, mais qui témoigne de l’importance de la nature dans la vie citadine d’autrefois.


Du végétal aux cheveux blancs


Pourquoi associer cette plante aux soucis ? La réponse réside dans son apparence : les feuilles du mouron portent de petits poils blancs sur leurs bords, évoquant une chevelure grisonnante. Dans l’argot populaire, le terme « mouron » devient ainsi une métaphore pour parler des cheveux blancs.

Dire « ne te fais pas de mouron » revenait donc à dire « ne te fais pas de cheveux blancs », autrement dit « ne t’inquiète pas ». Avec le temps, l’expression « se faire des cheveux blancs » a pris le dessus et supplanté la version originelle, jugée plus vieillotte.


Une expression à redécouvrir


Si « se faire du mouron » est moins employée aujourd’hui, elle conserve un parfum d’antan et un pouvoir évocateur fort : elle nous ramène à une époque où la langue populaire s’inspirait directement de la nature et du quotidien. La prochaine fois que vous voudrez rassurer quelqu’un, pourquoi ne pas lui dire avec un sourire : « Ne te fais pas de mouron ! » ?


Compléments et sources :


  1. https://www.prohistoire.fr/histoire-thematique/l-histoire-etonnante/1859455_l-origine-de-l-expression-se-faire-du-mouron

  2. Dictionnaire historique de la langue française – Alain Rey

  3. Le Robert des expressions et locutions



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