Le savais-tu ? D'où vient le poisson d'avril ?
- Jo
- 6 avr. 2022
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Le nouveau calendrier de Charles IX
Parmi les différentes origines de cette fête, la plus connue remonte à Charles IX, roi de France, qui a décidé, avec l'édit de Roussillon, le 9 août 1564, de fixer le 1er janvier comme étant désormais le premier jour officiel de l'année. Or, jusque-là, l’année commençait le 25 mars, jour chrétien de l’Annonciation (neuf mois avant Noël). Et il était d’usage de faire des cadeaux pour célébrer la nouvelle année durant les jours qui suivaient, et ce jusqu’au 1er avril.
Mais à cette époque, les nouvelles ne vont pas vite, et beaucoup de gens ne sont pas au courant de ce changement. Ils continuent donc à fêter la nouvelle année fin mars. Et puis, il y a ceux qui ne veulent pas changer et qui continuent aussi dans la tradition. Ce serait donc pour se moquer d’eux que des farceurs ont eu l’idée de leur offrir des cadeaux farfelus le 1er avril.
Pourtant, cette origine n’est pas certaine et n’explique pas le passage du canular au poisson, ni le fait que le 1er avril soit fêté dans bien d’autres pays que la France.
Une fête antique
Une autre explication est que la fête du 1er avril tombe 12 jours après l'équinoxe de printemps. Or, durant l’Antiquité, une journée était effectivement consacrée au Dieu du rire dans l'ancienne Grèce. Cette journée était consacrée aux farces, aux fous et à l'inversion des rôles comme pendant le Carnaval. Cette tradition a été reprise par les romains avec la déesse Aphrodite.
Cette explication est la plus probable si l'on prend en compte les fêtes équivalentes dans le reste de l'Europe et dans le monde.
Du messager à la plaisanterie
On trouve l’utilisation de l’expression « poisson d'avril » dès le XVe siècle, notamment dans le Doctrinal du temps présent de Pierre Michault, daté de 1466 ; elle y désigne un « entremetteur, intermédiaire, jeune garçon chargé de porter les lettres d'amour de son maître ». étonnant, non ? Cette utilisation est confirmée par le Livre de la Deablerie d'Eloy d'Amerval, daté de 1507-1508.
L’utilisation de l’expression “poisson d’avril” pour désigner une « tromperie, mystification traditionnelle du 1er avril » ne se fait qu’au XVIIe siècle, et on la retrouve dans La Vie de Charles V, duc de Lorraine, de Jean de Labrune, daté de 1691. Elle est d’ailleurs reprise dans le Dictionnaire de l'Académie française en 1718 pour parler du fait d’ « obliger quelqu'un à faire quelque démarche inutile pour avoir lieu de se moquer de lui ».
Pourquoi un poisson ?
Qui dit poisson dit l’animal. Il est vrai que le 1er avril est, dans la tradition chrétienne, proche du Carême, durant lequel la viande est interdite et où l’on est censé manger du poisson à la place.
Le poisson est un symbole récurrent dans le Nouveau Testament au même titre que le pêcheur : il est évoqué lors de nombreux miracles de Jésus comme la multiplication des pains et des poissons, la pêche miraculeuse, la pièce dans la bouche d'un poisson pêché par Pierre selon l'indication de Jésus, le poisson grillé mangé par Jésus après sa résurrection. Il est en lien direct avec la Résurrection, l'eau du baptême et tous les chrétiens baptisés dans la piscina ou le baptistère, symbole de la vie dans l'Ancien et le Nouveau Testament, donc les vivants
Dans son ouvrage “L’ère des Poissons”, Paul Le Cour (1871-1954) explique que l'ère des Poissons a commencé à la naissance de Jésus-Christ et prendra fin en 2160. Elle correspondrait à la période pendant laquelle le point vernal se trouverait au moment de l'équinoxe de printemps dans le signe des Poissons (un douzième du cercle zodiacal).
Il est vrai aussi que le poisson renvoie à l’interdiction de pêcher au printemps dans certaines zones, pour permettre à la faune marine de se renouveler. Ce serait donc une tradition visant à consoler les pêcheurs privés d’activité durant cette période dite du « frai ».
Enfin, le poisson renvoie aussi à l’astrologie et au dernier signe du zodiaque, qui marque la sortie de l’hiver.
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