Le savais-tu ? Le clou est un symbole… Oui, mais de quoi ?

Tu savais que le clou sert à accrocher des tableaux au mur ou encore, pour les plus anciens, fans d’Ulysse 31, que c’est le menu préféré de Nono le petit Robot… Mais savais-tu que le clou a sa propre symbolique ?

Nono le petit robot et ses petits clous, auteur inconnu

En effet, il représente, et c’est bien évident, la fixité. Lorsque les anciens construisaient un bâtiment sacré, ils commençaient toujours par planter un clou imposant pour signifier symboliquement que le lieu est centré, fixe.

Il est issu du latin clavus, qui, à l’origine, désignait, comme clavis, une cheville, de bois puis de fer, que l’on passait dans un anneau pour fermer une porte ou qui servait à assujettir différents éléments. Mais dès l’Antiquité, le clou était aussi utilisé de manière symbolique à Rome, pour marquer les années : tous les ans, aux ides de septembre, on enfonçait un grand clou, le clavus annalis, dans un mur du temple de Jupiter Capitolin. On pensait alors que ce rite était antérieur à la généralisation de l’écriture.

Clou dans le mur, la symbolique du clou, © Canva, libre de droits

De même, en cas de calamité, on plantait, dans ce même temple, un clavus sacer, un « clou sacré » selon une coutume qui voulait que peu de temps après la prise de Rome par les Gaulois, en 390 avant J.-C., alors qu’une peste avait ravagé la ville et que l’on craignait la disparition du peuple romain, un dictateur avait fiché un clou dans ce temple et avait ainsi arrêté l’épidémie. On avait alors aussitôt nommé un dictator clavi fingendi causa, un « dictateur chargé de planter le clou », qui devait s’acquitter de cette tâche et faire cesser les maux.

L'écriture cunéiforme ou cludiforme, auteur Zunkir © domaine public

Enfin, tu as sans doute entendu parler de l’écriture cunéiforme, dite aussi cludiforme : c’est l’écriture des textes anciens de la Mésopotamie (Sumer et Akkad, Babylonie, Assyrie), de la Perse, de la Susiane, de la Médie, de l'Arménie, etc.. Elle est composée de figures de coins ou de clous, ou plus exactement de fers de flèche, diversement groupées et combinées avec la figure d'un angle, d'un chevron, ou peut-être d'un arc. Comment ne pas faire le lien avec le rôle de l’écriture qui, ici plus encore avec ses clous, fixe symboliquement les sons des mots ?